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Entre le vieux Volks et les paillettes. . .
--> Ou : 13 jours. . .
T'as attendu toute la journée. Ou plutôt, ça fait 4-5 jours que tu n'attendais que ça. De toute manière, t'avais rien d'autre à faire.

Enfin. T'as attendu toute la journée, tellement que t'en oubliais presque (La honte!) le Jacques Poulin que tu relisais : Volkswagen Blues. À 4 heures, le téléphone sonne, tu dis :

«Ah, tiens, c'est l'Afrique. . .»

Et tu crains que ce ne soit annulé. Fiou ! On t'attend bel et bien. Et là, tu commences (!) à t'impatienter davantage.

5 et quart, hop dans l'autobus. À l'arrêt suivant, tu regardes quand même en t'étirant le cou par la fenêtre, au cas où ton grand ténébreux serait là, même si tu sais parfaitement qu'il sera pas là. Mine de rien, tu aimerais bien le voir. . .

Et quelques minutes plus tard. . . M-R.

Tu commences à déprimer, parce que tu sais que la prochaine station, c'est L. T'as l'habitude d'aller y faire un tour. . .

Et là tu te retiens pour pas sortir en courant parce que la seule envie qui te dévore le corps c'est d'aller L'attendre en haut des escaliers, même si t'attendrais des heures et qu'Elle serait pas là parce que ça prendrait 13 jours avant de L'apercevoir.

Et là tu déprimes. Déprime. Et tu soupires, mais continues ton chemin.

T'as pas l'temps de voir le reste du trajet. Et tu finis par arriver à destination. Tout ce que tu vois, finalement, c'est :
  • Des femmes;
  • Des paillettes;
  • Des tissus africains;
  • D'autres femmes;
  • D'autres paillettes;
  • De la peau;
  • Des jupons qui virevoltent;
  • De la sueur qui coule;
  • Encore des paillettes;
  • De la sueur qui coule, qui coule. . .
Et ça te plaît, parce que c'était justement ce que tu voulais. Enfin, pas forcément voir tous ces ventres bouger, mais danser. Bouger les fesses. Danser le Baladi.

Un peu plus d'une heure et demie plus tard, les cheveux trempés de sueur, le corps sentant (en plus de la sueur) le concombre. Métro dans le sens contraire. Plongée dans V.B.

« Sa propre vie lui apparut soudain dérisoire, solitaire, fragile colonne dressée parmi les décombres des années perdues. »

L'inévitable arrêt à L.

Déprime. Déprime. Déprime.

Et tu parles pas de la déprime de passer à la station B. (L'horreur : la gare)

Et tu continues. Plongée dans V.B. Tu aimes bien la colère de la Grande Sauterelle au musée.
« - ESPÈCE DE ZOUAVE !
- Beg you pardon ? fit le jeune homme.
- YOU SHOOT INDIANS WITH THAT TABARNAK DE MACHINE GUN ? »


Déprime. Déprime. Déprime.

« Il avait une théorie concernant les doux. D'après lui, il fallait distinguer les faux doux et les vrais doux. Les faux doux étaients des gens faibles ou peureux; ils avaient du mal à vivre et étaient incapables de se montrer agressifs. Les vrais doux étaients ceux qui avaient confiance en eux-mêmes; ils ne se sentaient pas menacés et n'éprouvaient pas le besoin d'être agressifs. Il se rangeait dans la première catégorie. »


Déprime. Déprime.


« Je suis un champion, moi aussi, dit-il d'un air chagrin. Je suis champion quand il s'agit de me réveiller en pleine nuit, de trouver mes vieilles pantoufles avec le bout de mes pieds, de me rendre à la cuisine dans l'obscurité la plus complète et de me préparer un chocolat chaud SANS MÊME ALLUMER LA LUMIÈRE DU POËLE. »


DÉPRIME.

Tu crains de manquer ta station, tu t'excuse auprès d'un jeune homme, tu rentres en plein dans un autre. Qui parle en anglais. Sorry.

T'adores L-G. T'adores y attendre le soir. Même si tu te sens comme si t'étais nulle part, comme si t'étais
rien.

«Vous dites que vous êtes
« quelque chose entre les deux »... Eh bien, je ne suis pas du tout de votre avis. Je trouve que vous êtes quelque chose de neuf, quelque chose qui commence. Vous êtes quelque chose qui ne s'est encore jamais vu. Voilà, c'est tout.
»

Voilà c'est tout.

T'as pas envie de parler de la pluie après qui te chatouillait.
Du crayon que tu mâchouillais trop fort.
De l'homme qui te suivait depuis un bout de temps, sans que tu ne le voies, du cri que tu as poussé mais que tu n'as pas poussé parce que tu as eu peur.
Et du fait que tu trouvais plutôt drôle ensuite de le suivre, cet homme, pendant un petit bout de temps.
De l'envie de crème glacée que te tenaillait : Ça creuse l'appétit, tout de même, de bouger les fesses pendant une heure et demi...

T'as pas envie d'en parler parce que t'es fatiguée, qu'il est tard et que t'as des bagages à préparer. Que t'as pas envie de partir même si en réalité t'en as envie. T'avouerais jamais à quiconque que ta seule véritable envie, ce serait de partir sur la Piste de l'Oregon avec la Grande Sauterelle et Jack Watterman. Et Chop Suey.

Voilà, c'est tout. Et tu déprimes.

Parce qu'il reste 13 grosses journées. 13 journées, en plus d'un long mois, c'est beaucoup. . .

Voilà, c'est tout.

Ecrit par Ardente, le Lundi 31 Juillet 2006, 20:00 dans la rubrique Missives.

Commentaires :

Hg
03-08-06 à 16:40

Tout peut arriver, alors si un jour tu décides de partir à leur recherche, si un jour, tu les trouves et que tu pars avec eux en croisade aux États-Unis... tu me passeras un petit coup de fil...

: )