Il était là une fois de plus, à quelques mètres de moi. Éric. Son nom vient de me revenir.
J'ai croisé son regard trois fois au moins. Une des fois, il a esquissé un sourire. Un espèce de sourire en coin, discret, mais absolument craquant. . . (Je devais sensiblement avoir le même sourire. . . ) À chaque fois, il avait les yeux un peu plissé, comme celui qui reconnaît sans trop être sûr.
Ça fait longtemps. Vraiment longtemps. Il a pas changé du tout. Comme tous les autres que j'ai recroisé à un moment ou à un autre. Il a pas changé du tout, sauf qu'il porte maintenant un joli uniforme d'un quelconque collège de l'autre bout de la ville. Uniforme qui lui allait plutôt bien.
Enfin. . .
Il sortait en même temps que moi, alors je m'étais promis de le saluer cette fois. Au pire, on aurait échangé quelques mots, poliment, puis on se serait quitté. Au mieux, on aurait fait un bout de chemin ensemble.
Mais bon. Évidemment je suis partie, assez rapidement, le laissant derrière moi.
En me disant qu'il avait sûrement autre chose à faire que d'essayer de se souvenir de mon nom. En me disant aussi que je suis foncièrement ridicule et stupide.
Commentaires :
Re:
Tu as raison, on ne saura jamais. On saura jamais ce que l'autre a pensé, ce qui ce serait passé. C'est bien, au fond, car ça laisse libre court à l'imagination. Enfin. . .
Merci de ton passage, de ton mot. Bienvenue ici :)
Ça m'est arrive il y a un an avec mon amoureuse de l'école primaire. Je l'ai croise a carrefour ou je travaillais a l'époque ( on part du principe ou ma vie t'intéresse, evidemment...)
Et toujours je me demande ce qu'elle a bien pu penser. Si elle m'a reconnu mais a fait le mort, comme moi j'ai fait.
Ce qui minerve, dans ce genre de situation, c'est qu'on ne saura jamais. C'est aussi ce que j'aime, en quelques sortes.