Aventure (quasi) pouliniesque
J'avais besoin de toute manière de prendre de l'air. Et puis il me fallait bien des cartes postales.
Alors je suis passée à la bibliothèque, ni pour prendre l'air, ni pour des cartes postales, mais pour aller porter ma pile de livre avant qu'elle ne soit en retard.
Déçue de ne toujours pas trouver le livre que je veux, j'en pris un autre (dont je ne me souviens même plus du titre) dans l'étagère d'en face, tout simplement.
Et puis je suis sortie, et là j'ai eu l'excellente idée de ne pas prendre le bus, mais de marcher. Et de lire en marchant. [Je relisais (ou dévorait une seconde fois, si vous préférez) Le vieux Chagrin, de Jacques Poulin et c'est à ce moment que commença mon aventure quasi-pouliniesque]
Je marchais donc, le nez dans mon livre. J'en étais à me féliciter de ne pas encore avoir foncé dans quelqu'un ou dans un poteau, ou de ne pas m'être fait frappée par une auto en traversant une rue, quand soudain :
- Et puis, est-ce que c'est bon ?
(Je rappelle que je suis plongée dans Le vieux Chagrin...) Mon coeur commença à débattre. Il faisait tout d'un coup terriblement chaud !
Avant que je ne relève la tête en la hochant vigoureusement de bas en haut (Oui !!! C'est bon, c'est excellent, Ahhh, c'est magnifique!!!) j'essaie de reprendre mon calme. Et si c'était Lui ? Et si c'était, à ce moment précis de mon existence, Lui, Jacques Poulin en personne qui, innocemment, me demandait si Son livre était bon ?!?! Il fallait que je fasse bonne impression, tout de même ! Est-ce que je lui montre que je le reconnais ? À moins que je ne fasse l'indifférente, que je joue à celle qui ne le reconnaît pas ?
J'ai cru mourir. Et je ne savais pas encore si c'était Lui ou pas...
Alors je me fiai à ma première idée, c'est-à-dire que je me tournai vers cet homme (qui me dérangeait tout de même dans ma lecture...) en hochant la tête et souriant.
Et puis je continuai mon chemin, avant d'avoir des envies de meurtres parce que ce n'était pas mon Jacques Poulin...
Alors je suis passée à la bibliothèque, ni pour prendre l'air, ni pour des cartes postales, mais pour aller porter ma pile de livre avant qu'elle ne soit en retard.
Déçue de ne toujours pas trouver le livre que je veux, j'en pris un autre (dont je ne me souviens même plus du titre) dans l'étagère d'en face, tout simplement.
Et puis je suis sortie, et là j'ai eu l'excellente idée de ne pas prendre le bus, mais de marcher. Et de lire en marchant. [Je relisais (ou dévorait une seconde fois, si vous préférez) Le vieux Chagrin, de Jacques Poulin et c'est à ce moment que commença mon aventure quasi-pouliniesque]
Je marchais donc, le nez dans mon livre. J'en étais à me féliciter de ne pas encore avoir foncé dans quelqu'un ou dans un poteau, ou de ne pas m'être fait frappée par une auto en traversant une rue, quand soudain :
- Et puis, est-ce que c'est bon ?
(Je rappelle que je suis plongée dans Le vieux Chagrin...) Mon coeur commença à débattre. Il faisait tout d'un coup terriblement chaud !
Avant que je ne relève la tête en la hochant vigoureusement de bas en haut (Oui !!! C'est bon, c'est excellent, Ahhh, c'est magnifique!!!) j'essaie de reprendre mon calme. Et si c'était Lui ? Et si c'était, à ce moment précis de mon existence, Lui, Jacques Poulin en personne qui, innocemment, me demandait si Son livre était bon ?!?! Il fallait que je fasse bonne impression, tout de même ! Est-ce que je lui montre que je le reconnais ? À moins que je ne fasse l'indifférente, que je joue à celle qui ne le reconnaît pas ?
J'ai cru mourir. Et je ne savais pas encore si c'était Lui ou pas...
Alors je me fiai à ma première idée, c'est-à-dire que je me tournai vers cet homme (qui me dérangeait tout de même dans ma lecture...) en hochant la tête et souriant.
Et puis je continuai mon chemin, avant d'avoir des envies de meurtres parce que ce n'était pas mon Jacques Poulin...
Commentaires :
Alors, n'ayant d'autre choix que de l'aborder, il lui demandera poliment si elle compte emprunter le livre: elle lui répondra Mais très certainement... c'est mon auteur préféré! et l'homme, un peu déçu, se dirigera vers la sortie,mais sera rattrapé à la dernière minute par la jeune fille qui, ayant vu l'abattement dans ses yeux, lui dira Tenez, monsieur, de toute façon, ça fait 5 fois que je le lis, puis elle lui fera un clin d'oeil et disparaîtra dans la ville...
Et l'homme, surpris par ce geste inattendu, empruntera le livre avec un sourire aux lèvres et, retournant chez lui à pieds, il croisera un jeune garçon qui, la mort dans l'âme, se dirigeait à sa perte... mais, soudain arrêté par ce sourire si chaleureux, il se mettra à rêver qu'il est l'homme qui souriait et, s'arrêtant au milieu du trottoir pour voir s'éloigner l'homme qui souriait, reviendra sur ses pas, rentrera chez lui et se décidera enfin à écrire toutes ces émotions qui lui étaient retées prises en travers de la gorge...
Tu vois, tu sauves des vies!
Et peut-être la mienne aussi, puisque j'ai emprunté ledit roman à la bibliothèque aujourd'hui...