Envie de douceur. Envie d'être douce. C'est épuisant, terriblement épuisant.
C'est épuisant de toujours crier. Même sans s'en rendre compte. Au lieu de parler, on crie. Toujours. Peur de ne pas être entendu, peut-être. Mais au fond, si je chuchotais, on m'écouterait, peut-être.
Épuisant de n'avoir à sa portée que ce piano qui joue fort. Épuisant d'avoir cette envie de briser les touches à force d'y appuyer trop fort. Tellement fort, ça me fait mal aux doigts. Aux mains. À chaque fois.
Envie de douceur. Pour ne pas que tout le monde l'entende, ma colère. Non, ce n'est pas de la colère. Je n'suis pas en colère. Juste épuisée.
Envie de douceur. Et de paix. De douceur. Douceur. Douceur. Être douce. Ça n'doit pas être si difficile que ça, d'être douce.
Mais je n'y arrive pas. Parce que j'ai toujours cette envie de hurler, de tout briser. Et je le fais. Je hurle. Je brise tout.